Avortement en Europe : Les femmes décident.

Qui sommes-nous ?

Un collectif d’associations féministes françaises et polonaises, de syndicats et partis politiques s’est constitué en 2017 en France pour impulser une mobilisation européenne afin que le droit à l’avortement soit un droit fondamental effectif dans tous les pays européens.

Nous travaillons à établir des contacts transfrontaliers, à connaître et comprendre l’état des lieux des différentes régions ou pays, législations, accès et conditions d’accès à l’avortement. En Europe, hors Malte qui interdit totalement l’avortement, des Etats, tels que la Pologne, la Hongrie…, maintiennent des clauses si restrictives que l’accès à l’avortement y est quasi impossible.

Gouvernements réactionnaires, mesures d’austérité vis-à-vis des services publics et particulièrement de la santé, difficultés d’accès aux soins, clause de conscience des médecins ou autres personnels soignants sont autant d’entraves à l’avortement.

En 2019, à différents degrés, des femmes, quels que soient les pays, peuvent rencontrer des difficultés.

Le droit à l’avortement, droit fondamental pour les femmes, reste hautement politique et hautement vulnérable; rien n’est acquis.

Nous travaillons à mettre en commun nos informations, nos initiatives, nos mobilisations et à réfléchir pour que, dans le cadre de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe, le droit à l’avortement, les droits des femmes en tant que droits humains soient respectés, pour toutes les femmes en Europe.

Aux États-Unis, la Cour Suprême a osé en juin dernier remettre en cause le droit à l’avortement qui dépendra désormais des différents États. A ce jour déjà 18 Etats interdisent l’avortement ou sont en passe de le faire, quatre réduisent son accès.

Les femmes venant de l’Ukraine en guerre, réfugiées en Pologne, se voient refuser un droit auquel elles avaient pourtant accès dans leur pays !

Les femmes d’Amérique latine, de l’Équateur au Pérou en passant par le Salvador et le Brésil, luttent sans relâche pour arracher ce droit, durement réprimé. Les Argentines et les Colombiennes l’ont obtenu de haute lutte.

Les femmes d’Afrique et du Moyen-Orient, en majorité, vivent dans des pays où l’avortement est totalement interdit ou très restrictif.

En Europe même, ce droit est encore dénié aux femmes dePologne, Malte, Andorre, Monaco.

Il est considérablement entravé, en Espagne et en Italie par le nombre important de médecins qui se réfugient derrière leur clause de conscience pour exercer un refus de soin alors que l’avortement est un droit.

L’avortement est toujours un droit qui est attaqué !

En France, l’accès à l’avortement est empêché par les fermetures de maternités de proximité et donc de centres Interruption Volontaire de Grossesse, les diminutions de budgets alloués aux associations féministes, la double clause de conscience qui perdure et les délais qui sont plus restrictifs que dans d’autres pays européens et obligent encore des femmes à avorter à l’étranger ! Une loi de février 2022 a entériné le fait que les sages femmes puissent pratiquer des IVG « instrumentales » mais les décrets d’application ne sont toujours pas publiés !

En France, en Europe et dans le monde, des forces politiques réactionnaires de droite, d’extrême droite, intégristes religieuses, s’acharnent à empêcher les femmes d’avorter. Elles visent à faire perdurer le contrôle patriarcal sur le corps des femmes. Il est grand temps de garantir le droit à l’avortement en l’inscrivant dans la Constitution française et dans la Charte européenne des droits fondamentaux !

Des femmes et des filles meurent toujours dans le monde car elles ne peuvent avorter en sécurité. D’autres sont emprisonnées durant de nombreuses années. Ceci constitue une violation des droits humains que nous continuerons à combattre au niveau international.

L’avortement est un droit fondamental dont chaque femme doit pouvoir bénéficier !

Exigeons des engagements fermes, des ressources humaines et financières dédiées pour que partout dans le monde les femmes puissent avorter librement, sans frais, et en toute sécurité !

Les droits des femmes à disposer de leur corps, le droit à la santé, les droits sexuels et reproductifs sont des droits fondamentaux. Ils concourent à la réalisation pleine et entière de tous les autres droits et à l’émancipation de toutes et tous !

Toutes et tous dans la rue le 28 septembre 2022 journée internationale pour le droit à l’avortement !

Premier.e.s signataires : ANCIC, ANEF, ANESF, ANSFO, APEL-Égalité, Assemblée des femmes, Association Croizat, Attac France, CADAC, CFDT, CGT, Chiennes de garde, CMPDF, CNDF, Collectif CIVG Tenon, Collectif féministe les Dionysiennes, Collectif Inter-Urgences, Collective des mères isolées, Comité Manche Droits des Femmes, Confédération paysanne,Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité,Democracy is OK, ECVF, EELV,les Effronté.es, Ensemble! (MAGES), Equipop, Fédération Anarchiste, Femmes du monde et réciproquement, Femmes égalité, Femmes solidaires, Force Jaune, FSU,France Amérique Latine, Gauche écosocialiste, LDH, LFI,LFID, Maison des femmes de Montreuil,Maison des femmes de Paris, Marche mondiale des femmes France, Mémoire traumatique et victimologie, Notre santé en danger,Nous Toutes,OLF, On Arrête Toutes, NPA, PS, PCF, PCOF, Place publique,Planning Familial, Planning Familial 94, Pour une Meuf, Réseau féministe Ruptures, Las Rojas, SKB, SNPES-PJJ-FSU,StopVOG, Sud PTT, Sud Santé sociaux, TJK-F, Touche pas à mon intermittent.e, Unef, Union citoyenne pour la liberté,Union syndicale de la psychiatrie Union Syndicale Solidaires

Les mobilisations

Manifestations le 28 septembre partout en France

Albi – 18h 30 – place du Vigan

Bordeaux – 18h – Place de la Comédie

Brest – 18h – Place de la Liberté

Caen – 18h – Place Bouchard

Clermont-Ferrand – 17h – Place de Jaude – Point infos avec les associations – 18h – rassemblement

Le Mans – 18h30 – Place du Centre ville

Lille – 18h – rassemblement – Place de la République

Lorient – 18h30 – Place Aristide Briand

Lyon – 18h – Place de la Comédie

Marseille – 19h – Vieux port sous l’Ombrière du Vieux port

Montpellier – 18h – Place Albert Premier

Nantes – 18h30 – Miroir d’Eau

Nice – 18h30 – rassemblement – Place Masséna 

Niort – 11h – Place de la Brèche

Paris – 18h30 – République

Pau – 18h30 – rassemblement – Préfecture

Rennes – 16h30 – Place de la République

Saint-Etienne – 17h30 – Place Jean Jaurès

Toulouse – 17h – Place Charles de Gaulle

Tours – 18h – Place Jean Jaurès

Meeting le 30 septembre pour défendre le droit à l’avortement

Constitutionnalisation du droit à l’avortement

Cette foire aux questions n’a pas la prétention de répondre à tous les questionnements d’ordre juridique. Elle vise à apporter quelques réponses quant à la constitutionnalisation du droit à l’avortement, à la proposition de loi présentée par la députée Mathilde Panot devant l’Assemblée nationale, votée en novembre 2022, et son passage devant le Sénat en février 2023 qui a donné lieu au vote d’un autre texte, celui du sénateur Philippe Bas.

La régression du droit à l’avortement, suite à l’arrêt Dobbs de juin 2022 pris par la Cour Suprême des États-Unis, ou, en amont, en Pologne ou en Hongrie, illustre sa fragilité.

En France, nous entendons souvent dire que le droit à l’avortement n’est pas en danger.

Si nous examinons l’évolution de la loi n°75-17 du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de grossesse, il est vrai que le droit à l’avortement est légalisé et encadré. Cette loi a évidemment évolué mais elle n’a jamais été à l’abri de la résurgence des conservatismes politiques et religieux pour la remettre en cause, et ce encore 48 ans après.

A chaque fois, les organisations féministes ont dû redescendre dans la rue, sensibiliser, informer, former, convaincre.

Le combat pour le droit à l’avortement est un combat incessant.

1975 : première loi autorisant l’IVG à l’essai pour 5 ans

1979 : la loi est votée définitivement

1982 : l’IVG est remboursée partiellement par un fond d’État voté chaque année

1988 : mise sur le marché de la Mifépristone pour les IVG médicamenteuses

1993 : suite aux actions des « commandos anti IVG » est votée une loi réprimant le délit d’entrave à l’IVG

2001 : la loi prévoit l’allongement des délais pour pouvoir avorter (12 semaines), supprime l’autorisation parentale pour les mineures, les restrictions pour les femmes étrangères, l’entretien préalable pour les majeures, autorise les IVG médicamenteuses en ville.

2013 : l’IVG est prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie.

2014 : suppression dans la loi de la notion de la « situation de détresse » pour les femmes qui veulent avorter

2016 : la loi supprime le délai de réflexion d’une semaine. Elle introduit la possibilité pour les sages-femmes de pratiquer les IVG médicamenteuses. Elle autorise la pratique sous anesthésie locale des IVG par aspiration en centre de santé

 2017 : le délit d’entrave créé en 1993 est étendu aux actions numériques des anti choix. 

2022 : le délai de recours à l’IVG passe de 12 à 14 semaines de grossesse. La loi permet aux sages-femmes de pratiquer des IVG « instrumentales ». Les décrets d’application de cette mesure ne sont toujours pas publiés en juin 2023.

Toutes ces avancées sont le fruit d’un incessant travail et combat des militantes féministes, actées par la suite, par des décisions politiques.

Le droit à l’IVG est garanti au niveau législatif par le code de la santé publique et, pour sa prise en charge financière, par le code de la sécurité sociale. En revanche, il n’est pas garanti dans la Constitution comme un droit fondamental à la liberté, à l’égalité et à la citoyenneté.

La constitutionnalisation du droit à l’avortement permettrait de l’inscrire au plus haut niveau normatif et de concevoir une clause de non-régression afin qu’il ne soit remis en cause, ni en droit, ni en moyens, au gré des vicissitudes politiques.

La protection constitutionnelle du droit à l’avortement garantirait aux femmes leur statut de sujet de droit au sein d’une société véritablement égalitaire.

Une proposition de loi est portée par des parlementaires, un projet de loi est à l’initiative du gouvernement.
Une loi constitutionnelle à pour objectif de modifier la Constitution.
Pour être adoptée, la proposition de loi constitutionnelle doit être votée, en termes identiques, à la virgule près, par l’Assemblée nationale et le Sénat. Ensuite, elle est soumise au référendum (article 89 de la Constitution). 1958, aucune révision constitutionnelle proposée par un parlementaire n’a abouti, le plus souvent faute d’accord entre l’Assemblée nationale et le Sénat.
Le projet de loi doit aussi être voté, en termes identiques par l’Assemblée nationale et le Sénat.
La grande différence : le gouvernement n’est pas obligé de soumettre le projet de loi au référendum. Le Président de la République peut décider de soumettre le texte au Parlement convoqué en Congrès – députés.es, et sénateurs-sénatrices réunies.es Pour être adopté, il doit réunir la majorité des trois cinquièmes (3/5) des suffrages exprimés.

Alors que la demande de constitutionalisation avait fait antérieurement partie des programmes politiques de gauche pour certaines élections et avait été écartée (avec l’argument que ce n’était “ni le moment, ni le lieu de consacrer ces droits”), le choc de la décision de la Cour Suprême des USA remettant en cause le droit fédéral d’avorter et la décision de certains États américains de le protéger en l’inscrivant dans leur Constitution propre, ont suscité des réactions des féministes et de leurs alliés en France et dans le monde entier. Ceci a réactualisé cette idée d’ajout dans la Constitution française du droit à l’avortement et à la contraception . Les formations politiques de gauche ont saisi la nécessité de s’unir pour obtenir la majorité au Parlement. La France n’est pas à l’abri du danger, les femmes sont toujours les premières victimes des assauts réactionnaires.

De fait, entre fin juin et début septembre 2022 sur les bureaux des Assemblées, six propositions de loi constitutionnelles sur le droit fondamental à l’IVG ont été déposées.

La proposition de loi de Mélanie Vogel, sénatrice EELV, soutenue par la NUPES, enregistrée en septembre 2022 a donc été examinée le 19 octobre et rejetée.
Pour la commission des lois du Sénat, l’inscription d’un droit constitutionnel à l’avortement n’est pas justifiée par la situation rencontrée en France. Cette commission considère que le Conseil constitutionnel, dans sa décision du 16 mars 2017 portant sur le délit d’entrave à l’IVG, estime que le législateur, en sanctionnant un tel délit, « a entendu prévenir des atteintes susceptibles d’être portées au droit de recourir à une interruption volontaire de grossesse dans les conditions prévues par le livre II de la deuxième partie du code de la santé publique .»
Comme le droit à l’avortement ne serait donc pas menacé en France, la majorité du Sénat, à dominante Les Républicains, a voté contre la proposition de loi de Mélanie Vogel.

Face à l’urgence de la situation, qui est de sécuriser le socle juridique sur lequel repose le droit à l’avortement et à la contraception, la députée Mathilde PANOT a déposé le 7 octobre 2022, une nouvelle proposition de loi devant l’Assemblée nationale. Celle ci est composée politiquement de façon différente que le Sénat et la loi est votée effectivement le 24 novembre 2022 par les député.e.s. par 337 voix pour, 32 contre et 18 abstentions.

La rédaction initiale prévoyait d’inscrire à l’article 1er de la Constitution que « nul ne peut porter atteinte au droit à l’interruption volontaire de grossesse et également à la contraception ». Le droit à l’avortement et la contraception aurait été placé ainsi au même niveau que « l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales » qui figure aussi dans l’article 1. Cet article 1 marque bien les fondements de la République.
Mais le vote du 24 novembre est le résultat d’un compromis, notamment avec le groupe macroniste « Renaissance ». Le texte a donc été adopté avec des modifications par les député.e.s sur la base de la création d’un nouvel alinéa à l’article 66 de la Constitution :
article 66-2 selon lequel « la loi garantit l’effectivité et l’égal accès au droit à l’interruption volontaire de grossesse ».
Cet ajout place ainsi le droit à l’avortement au même niveau que l’interdiction de la peine de mort qui constitue l’alinéa 66-1.

Selon la navette parlementaire, le texte doit être discuté au Sénat, ce qui a été fait le 1er février 2023.
Le Sénat n’a pas repris la formulation votée à l’Assemblée et a adopté un amendement propre. Cet amendement, présenté par Philippe Bas, Les Républicains, modifie entièrement la rédaction du texte de la proposition de loi votée par l’Assemblée nationale. Il prévoit d’ajouter un alinéa à l’article 34 de la Constitution qui explicite les domaines où « la loi fixe les règles ». Sa rédaction ne fait plus référence au droit à l’avortement  : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse. »

Les sénateurs et sénatrices de gauche et certain.e.s de droite qui soutenaient le principe de la Constitutionnalisation du droit à l’avortement ont voté cet amendement. Elles et ils ont voulu éviter que la proposition de loi constitutionnelle ne soit rejetée par le Sénat, ce qui aurait compromis toute possibilité de constitutionnalisation. Il a été adopté par 166 voix pour, 152 contre et 23 abstentions. C’est en ce sens que cet amendement a été considéré comme un amendement de compromis.

Le droit à l’IVG dans la Constitution présenté par Mathilde Panot a été voté pour garantir le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse. Il est fait mention de loi qui « garantit l’effectivité et l’égal accès au droit à l’IVG »
L’amendement voté par le Sénat l’inscrit en terme de « liberté  de la femme de mettre fin à sa grossesse. »
Pour Mathilde Panot, le droit à l’avortement serait ainsi inscrit dans la Constitution pour « garantir l’effectivité » du droit des femmes à interrompre leur grossesse afin que le législateur ne puisse faire régresser ou entraver ce droit fondamental par des dispositions différentes de la législation actuelle. Il faut toujours savoir se prémunir de menaces et de reculs futurs.
L’amendement de Philippe Bas ne fait que « déterminer » les conditions dans lesquelles s’exerce cette liberté, ce que fait déjà la loi. Rien de neuf sous le soleil et surtout aucune protection du droit à l’IVG. Ce qui aussi signifie qu’une loi ultérieure pourrait réduire les délais de recours à l’interruption volontaire de grossesse, remettre en cause son remboursement, imposer toute une série d’entretiens préalables, etc. Cette loi serait cependant constitutionnelle puisqu’elle déterminerait « les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse. »
La différence se trouve dans la « garantie de l’effectivité » versus « la détermination des conditions ». Ce qui est une différence considérable.
La rédaction votée par le Sénat n’est pas acceptable en l’état, elle ne garantit d’aucune manière le droit à l’avortement

Les Eurodéputé.e.s ont demandé à ce que le droit à l’avortement soit inscrit dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne, après un vote en session plénière à Strasbourg le 7 juillet 2022. Même s’il faut l’unanimité des 27 États membres, ce qui semble difficile à atteindre tant ce droit est loin d’être garanti dans des États comme la Pologne, Malte ou la Hongrie, la protection du droit constitutionnel à l’avortement en France serait néanmoins un modèle et une incitation démocratiques pour les autres pays de l’Union Européenne.

Jusqu’au 8 mars dernier, Emmanuel Macron se contentait de dire qu’il était pour la constitutionnalisation du droit à l’avortement mais en laissant la place à l’initiative parlementaire. Notre collectif se souvient qu’il a largement traîné les pieds pour accepter l’augmentation des délais pour avorter qui s’est finalement concrétisée dans la loi de mars 2022 dite loi Gaillot.

Lors du débat au Sénat le 1er février dernier, Eric Dupont-Moretti, Garde des Sceaux, Ministre de la justice, représentant le gouvernement, a effectivement rappelé la position favorable du gouvernement à la constitutionnalisation du droit à l’avortement. Aucune autre initiative n’a été prise de la part du gouvernement.

Cependant le 8 mars 2023 , lors de son discours d’hommage à Gisèle Halimi, Macron a enfin annoncé « dans les prochains mois » un projet de loi pour inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution. Les mots qu’il a employés ont évidemment un sens : il reprend le terme « liberté » employé dans l’amendement de Philippe Bas.

Nous nous félicitons enfin que le gouvernement se décide à présenter un projet de loi mais celui ci devrait avoir pour ambition de garantir et protéger le droit à l’IVG et à la contraception, ouvrant ainsi la voie à une reconnaissance, sans équivoque, de la conquête des droits sexuels et reproductifs. Ce qu’il risque de ne pas faire.

Rappelons que dans ce cadre le Président de la République peut décider , plutôt que de passer par un referendum, de soumettre le texte au Parlement convoqué en Congrès – député.e.s, et sénateurs-sénatrices réuni.e.s et que pour être adopté, il doit réunir la majorité des trois cinquièmes (3/5) des suffrages exprimés (procédure de révision définie à l’article 89 de la Constitution).

Les Eurodéputé.e.s ont demandé à ce que le droit à l’avortement soit inscrit dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne, après un vote en session plénière à Strasbourg le 7 juillet 2022. Même s’il faut l’unanimité des 27 États membres, ce qui semble difficile à atteindre tant ce droit est loin d’être garanti dans des États comme la Pologne, Malte ou la Hongrie, la protection du droit constitutionnel à l’avortement en France serait néanmoins un modèle et une incitation démocratiques pour les autres pays de l’Union Européenne.

Les visuels et slogans

Pour soutenir toutes les femmes dans le monde qui se battent pour le droit à l’avortement

Pour des moyens financiers pour les centres d’interruption volontaire de grossesse

Pour la suppression de la double clause de conscience

Manifestations le 28 septembre

Campagne internationale

Autre matériel du réseau concernant les droits reproductifs

Foire aux questions

En France, l’avortement est légal depuis la loi Veil de 1975. La loi promulguée le 04 juillet 2001 a amélioré l’accès à ce droit.

Nul ne peut obliger une femme à interrompre une grossesse (Code de la santé publique article L2222-1)

Nul ne peut obliger une femme à poursuivre une grossesse (Délit d’entrave loi n°93-121 du 27/01/1993 dite « loi Neiertz »)

Une fois que la décision d’avorter est prise :

  • il est nécessaire de prendre contact rapidement avec une structure pratiquant des avortements (établissements hospitaliers agréés, cabinets médicaux, centres de planification, centres de santé conventionnés) ;
  • une première consultation médicale sera proposée et des examens en laboratoires et/ou une échographie prescrits (groupe sanguin et rhésus indispensables). Une lettre de synthèse de la consultation attestant la demande sera remise par le.la médecin ;
  • un entretien avec un.e conseillèr.e ou un.e assistant.e social.e sera proposé. Il aura lieu au moins 48 h avant l’avortement. Facultatif pour les majeures, il est obligatoire pour les mineures ;
  • une fois que la décision d’avorter est prise, la deuxième consultation médicale confirme la demande. Au cours de cette consultation, la question d’une contraception spécifique et sa prescription est systématiquement abordée avec l’information sur les différentes méthodes ;
  • un arrêt de travail peut être prescrit. Important : La sage-femme à présent peut prescrire et pratiquer les vaccinations de l’entourage, dès la grossesse de la mère et pendant la période de huit semaines qui suit l’accouchement ;
    Dans le cadre d’une interruption volontaire de grossesse réalisée par voie médicamenteuse, une sage-femme peut prescrire un arrêt de travail, conformément à l’article L. 321-1. Pour en savoir plus, téléchargez le décret publié le 06 juin 2016 ;
  • une consultation médicale de contrôle a lieu 2 à 3 semaines après l’avortement. C’est l’occasion d’un échange sur la contraception choisie.

Source : https://www.planning-familial.org/fr/les-differentes-etapes-231

En France, l’IVG chirurgicale peut être pratiquée jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse, soit 16 semaines après le début des dernières règles. L’IVG médicamenteuse est pratiquée jusqu’à la fin de la 7e semaine de grossesse, soit au maximum 9 semaines après le début des dernières règles.

Source : service-public.fr

Il existe deux méthodes d’IVG : l’IVG médicamenteuse et l’IVG chirurgicale (ou instrumentale). La femme enceinte doit avoir une information détaillée sur ces deux méthodes et choisit, avec son médecin ou une sage-femme, la plus adaptée à sa situation.

L’IVG médicamenteuse consiste à prendre des médicaments qui provoquent l’interruption de la grossesse et l’expulsion de l’embryon.

L’IVG instrumentale repose sur la dilatation du col et l’évacuation du contenu utérin par aspiration.

Source : ameli.fr

Les avortements peuvent être réalisés :

  • dans les centres de santé sexuelle et les centres de santé
  • en cabinet médical (gynécologues, certains généralistes et certaines sages-femmes) en ville pour l’avortement médicamenteux.
  • dans les hôpitaux ou cliniques autorisées ;
  • dans certains centres de santé pour la réalisation de l’IVG instrumentale
  • Les centres de planification : parmi leurs missions, les centres de planification peuvent réaliser des interruptions volontaires de grossesse (IVG) par mode médicamenteux (jusqu’à 5 semaines de grossesse).
  • Depuis le 6 juin 2016, les sage-femmes peuvent pratiquer l’IVG médicamenteuse.
    Les sages-femmes peuvent donc pratiquer ces IVG et prescrire un arrêt de travail de 4 jours maximum à la patiente.

Source : ivg.gouv.fr

ivglesadresses.org est un site permettant de chercher un lieu où avorter et d’apporter pleins de réponses au sujet de l’avortement.

Les risques liés à l’IVG sont aujourd’hui très rares avec la médicalisation de l’IVG. De plus ils ne sont pas vraiment différents de ceux liées à un accouchement, une fausse couche ou toute autre intervention chirurgicale.

Les risques liés à l’IVG chirurgicale peuvent intervenir au cours de l’intervention ou plus tardivement.

Pendant l’intervention, les risques liés à l’IVG chirurgicale sont peu fréquents du fait de l’utilisation de médicaments destinés à dilater le col de l’utérus et prévenant ainsi les lésions traumatiques (plaie de la paroi utérine avec les instruments).

Il peut également exister des risques IVG liés à l’anesthésie. Ce sont les mêmes que pour toute autre intervention (allergie, réaction aux produits anesthésiants) et sont donc rares. En cas d’anesthésie générale la consultation d’anesthésie préopératoire est obligatoire et permet de réduire considérablement ces risques.

Les risques liés à l’IVG chirurgicale post-opératoire sont de deux types :

  • Une rétention après une IVG chirurgicale peut se produire. Il faudra alors prendre des antibiotiques et dans certains cas recourir à une nouvelle opération. En effet, il se peut que la grossesse n’ait pas été totalement aspirée. Mais cela est très rare.
  • Une infection après une IVG chirurgicale peut survenir et nécessitera alors la prise d’antibiotiques.

S’il est constaté tout symptôme inhabituel, saignement abondant après l’IVG par aspiration, douleur ou fièvre, il est primordial de contacter le lieu où l’IVG a été pratiquée pour un avis médical. Ces problèmes sont peu fréquents.

Enfin, afin de s’assurer de l’absence de complications post IVG, une consultation de contrôle est programmée sous 15 jours suivant l’IVG chirurgicale.

Les risques liés à l’IVG médicamenteuse sont de trois ordres :

  • Des saignements très abondants après l’IVG médicamenteuse pouvant être le signe d’une hémorragie.
  • Une fièvre pouvant être le signe d’une infection après l’IVG médicamenteuse dans le cas où l’œuf n’aurait pas été totalement expulsé.
  • Des douleurs ne s’atténuant pas par la prise de médicaments.

Ces risques liés à l’IVG médicamenteuse sont rares et maîtrisés. S’ils surviennent il faut contacter le professionnel ou le service qui ont réalisé l’IVG médicamenteuse.

Il est important pour l’IVG médicamenteuse réalisée à domicile que la femme soit entourée de personnes en mesure de lui apporter aide et soutien. Un climat propice et favorable est nécessaire. La femme est informée des événements qui peuvent survenir pendant ou après une IVG médicamenteuse afin de ne pas être surprise et savoir ce qu’elle peut faire.

Source : Réivoc, Réseau pour favoriser la prise en charge de l’IVG et de la Contraception en région Occitanie Pyrénées Méditerranée

Les frais relatifs à l’avortement sont pris en charge à 100% par l’Assurance maladie, c’est-à-dire que vous n’avez rien à débourser.

Source : ivg.gouv.fr

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